Sûreté aérienne : des rapprochements hasardeux
Par David Monniaux le vendredi, novembre 12 2010, 22:24 - Société - Lien permanent
On a beaucoup entendu parler de l'accident d'un Airbus A380 de la compagnie Qantas dont un des quatre réacteurs Rolls-Royce Trent 900 a explosé en vol. On nous parle maintenant d'un incident sur un Boeing 767 de la même compagnie.
Le Boeing 767 n'est pas propulsé par des Trent 900. D'après Wikipédia, il n'est même pas généralement proposé avec des Rolls-Royce, mais plutôt des Pratt & Whitney ou des General Electric. Quel est donc le rapport ? S'agit-il de trouver un prétexte pour reparler de cette affaire ?
Ceci n'est pas sans rappeler les rapprochements qui avaient été effectués entre les incidents du vol Qantas 72 et l'accident tragique du vol Air France 447 , tous deux des A330... sauf que le dysfonctionnement du Qantas concernait un appareillage électronique (ADIRU) qui était différent (constructeur et modèle différents) sur l'Air France.
Tout ceci ne fait rien pour l'information du public, et contribue au contraire à troubler le nécessaire débat sur la sécurité aérienne.
Commentaires
En quoi un débat sur la sécurité aérienne est il nécessaire?
@Xavier: Quand je parle d'un débat, je ne parle pas d'un débat grand public. Il est normal que les spécialistes d'aviation (dont je ne fais pas partie ; moi le seul sujet sur lequel je peux parler, c'est l'informatique embarquée) discutent des problèmes de sécurité. Par exemple, on peut discuter de la pertinence d'utiliser tel ou tel type de systèmes informatisés, ou de matériaux composites.
En revanche, quand des médias ou d'autres se mettent à sous-entendre que tel ou tel accident est du même type que tel ou tel autre, ils forment un diagnostic technique pour lequel ils sont totalement incompétents (surtout quand les matériels sont de toute façon différents), et polluent ce débat. Quand je vois le niveau des âneries que j'entends parfois sur l'informatique ou Internet, je me dis que ça doit être du même tonneau sur l'aviation.